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Narval
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9 juin 2009

Pendant ce temps-là...

telephone1876

Et pendant ce temps-là, en 1876 (An MDCCCLXXVI du calendrier grégorien)…

1876 : Alors que viennent au monde Jack London, Max Jacob, Margaretha Zelle (alias Mata Hari), Jules Bonnot et Constantin Brancusi, Bakounine et George Sand décèdent (le premier d’une urémie, la seconde d'une occlusion intestinale). Le grand jeu de la vie…
1876 : la rédaction du Dictionnaire Universel de la Langue Française - commencée deux ans plus tôt - et dirigée par Pierre Larousse prend fin, Mark Twain rédige Les Aventures de Tom Sawyer et Stéphane Mallarmé L'Après-midi d'un faune, L'Assommoir de Zola parait en feuilleton dans Le Bien public, le philosophe britannique Herbert Spencer commence la publication de ses Principes de Sociologie et, à la demande d'un éditeur allemand, Charles Darwin entreprend d'écrire son autobiographie (il faudra attendre 1958 pour que le texte intégral soit publié).
1876 : Pierre-Auguste Renoir peint « Le bal du moulin de la galette » et Gustave Caillebotte « Le Pont de L'Europe ».
1876 : Au Brésil, Benjamin Constant de Magalhaes crée la première association positiviste, inspirée par Auguste Comte (en pleine gloire !). Le positivisme donnera d’ailleurs sa devise (Ordem e Progresso) au pays.
1876 : La première édition des championnats d’athlétisme des États-Unis se déroule à New York. Kisber gagne le Derby d'Epsom et le navire Madeleine (USA) du New York Yacht Club, barré par J. Williams, remporte la Coupe de l'America. En aviron, Cambridge s'impose  lors du traditionnel Boat Race qui l’oppose à Oxford tandis qu’au cours de la régate universitaire entre Harvard et Yale,  Yale arrive devant. Le Gloucestershire County Cricket Club est sacré champion de cricket en Angleterre. En Rugby, l’Angleterre bat l’Écosse à Londres. En football, lors du tout premier match international opposant Anglais et Gallois, l’Angleterre (encore elle !) s'impose 2-1. L’Angleterre est semble-t-il à la pointe du sport et des loisirs : la patinoire à glace artificielle de Londres, le Glaciarium est inaugurée à la fin de l’année.
Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, on n’est pas en reste : la National League of Professionnal Base-Ball est fondé et, à l’issue de la première saison de championnat, les Chicago White Stockings sont sacrés avec 52 victoires et 14 défaites. Ross Barnes devient le premier champion à la batte. Les premiers règlements de football américain sont également rédigés et 1876 correspond à la première édition du championnat universitaire, encore non-officiel. Les Yale Bulldogs enregistrent alors 3 victoires pour aucune défaite et font office de champion universitaire.

Ça y est c’est fini avec le superflu ? (A voir…)

1876 : Une année en isme
Colonialisme, nationalisme, impérialisme, capitalisme, libéralisme, socialisme, hygiénisme, positivisme etc.

Ou comment passer aux choses « sérieuses »…

1876 s’inscrit en premier lieu dans une période où le sort de la planète se décide d’abord dans les capitales européennes. 1876, c’est en particulier l’année qui marque l’apogée de la première puissance mondiale : Le Royaume-Uni. Le 1er mai, à l’instigation du Premier Ministre Disraeli, la reine Victoria prend le titre d'impératrice des Indes.
Les Européens sont ainsi hégémoniques, même s’ils commencent à être concurrencés par quelques pays émergents (Etats-Unis et Japon en tête).
L’Asie et surtout l’Afrique sont alors les proies du Vieux continent :
Au prétexte d’apporter la civilisation (1876, c’est par exemple l’année d’un traité anglo-omani interdisant la traite continentale en Afrique après des siècles de traites négrières mais c’est également l’année où la République française accorde le suffrage universel à quatre communes du Sénégal : Dakar, Saint-Louis, Gorée- et oui !- et Rufisque, permettant à leurs députés de siéger à l’Assemblée nationale) ou sous couvert d’explorations à but plus ou moins scientifico-commercial (Brazza s’en va sur le fleuve Congo tandis que Stanley essaie vainement de pousser au-delà du lac Tanganyika), les dirigeants européens rivalisent de vitesse pour planter leur drapeau sur les dernières terres insoumises de la planète : En septembre, inspirée par le roi Léopold II de Belgique qui rêve de s'offrir une colonie, s’ouvre une Conférence de géographie consacrée à l'Afrique qui réunit une trentaine de savants de toute l'Europe. La conférence se conclut par la création d'une «Association internationale pour l'exploration et la civilisation de l'Afrique centrale», plus communément appelée Association Internationale Africaine. Elle est placée sous la présidence du roi et se donne un drapeau bleu étoilé d'or (semblable au drapeau actuel de l'Union européenne !).

L’impérialisme et le colonialisme ne sont toutefois pas l’apanage des seuls Occidentaux :
L’Empire russe continue à étendre son emprise en Asie : Le khanat de Kokand se soumet aux Russes et la Kirghizie est de ce fait annexée.
Un peu plus à l’Est, par le Traité « d’amitié et de commerce » de Kanghwa, les Japonais obligent la Corée à établir des relations diplomatiques avec eux, affaiblissant ainsi les liens traditionnels avec la Chine. Objectivement, il s’agit d’un traité inégal. Plusieurs ports, dont Pusan, sont ouverts au commerce japonais et les ressortissants japonais bénéficient du privilège d’exterritorialité. La Corée se déclare donc indépendante de la Chine mais dépendante du Jzpon. Il faut dire que l'empire du soleil levant, en 1876, se trouve en plein take-off (Création en 1876 de la banque Mitsui…) et en pleine révolution Meiji (en 1876 sont supprimées la classe des bushi et les rentes des samouraïs. De même, le gouvernement japonais interdit le port du sabre et du costume traditionnel. Cette mesure qui vise les samouraïs provoquera la révolte d’anciens guerriers de la région de Kumamoto). Et son expansion économique se double d’une expansion territoriale, pour l’heure certes encore limitée : Les îles de Bonin, à la suite d’un accord avec la Grande-Bretagne et les États-Unis, sont annexées…

Ailleurs dans le monde ça bouillonne, ça convulse, ça s’agite. Ainsi en est-il des Balkans :
Les tensions, parties d’un soulèvement de patriotes en Bulgarie réprimé dans le sang par les Turcs, aboutissent à la guerre entre Serbes et Monténégrins, soutenus par les Russes, d’une part et l’Empire ottoman d’autre part. Malgré l’afflux de volontaires russes, les Serbes sont défaits le 1er septembre à Alexinac. Au passage, Bismarck se prononce pour la neutralité de l’Allemagne et l’Autriche ne bouge guère…
Le « vieil homme malade de l’Europe » n’est cependant pas tiré d’affaires : Le sultan ottoman Abdülaziz est renversé en 1876. Son neveu Murad V lui succède mais, atteint de troubles mentaux, il est à son tour déposé (et interné). Son frère, Abdülhamid (ou Abdül-Hamid) II devient sultan et accorde une Constitution calquée sur le modèle occidental, en réponse (en fait) à la pression croissante des puissances européennes.
Dans l’empire, c’est la crise : la population d’Istanbul se révolte, alors que des intellectuels des provinces arabes de l’empire dénoncent dans des publications diffusées à partir de Londres l’usurpation du titre de calife par les Turcs ottomans et réclament sa restitution à un souverain arabe, descendant si possible du Prophète Mahomet. Ajoutons à ce noir tableau la banqueroute de l’État égyptien et la mise sous la tutelle de créanciers européens (français et anglais en tête) des finances nationales.
Et du côté des Russes, ce n’est guère mieux : Le Tsar Alexandre II, à la tête d’un régime des plus autoritaires (les partis politiques et les syndicats sont interdits, le droit de circulation est limité, la presse est censurée), malgré quelques tentatives d’ouverture et de réformes, doit faire face à deux types d’opposition : les minorités (le mouvement national Ukrainien est cette année très sévèrement réprimé) et les « politiques » (ainsi, la toute nouvelle organisation populiste Zemlia i Volia organise une manifestation de plus de 200 personnes devant Notre-Dame-de-Kazan à Saint-Pétersbourg).
 
Mais que se passe-t-il au niveau économique ? Le monde, dans sa phase capitaliste et industriel, est en 1876 à un tournant de son histoire : frappé par une crise économique depuis 1873 (la « Grande dépression », qui  affecte aussi bien l’Europe que l’Amérique du Nord, durera jusqu’au milieu des années 1890), il voit progressivement se profiler une seconde révolution industrielle. Alors que la première révolution industrielle repose sur le charbon, la métallurgie, le textile et la machine à vapeur, la seconde va trouver ses fondements dans l’électricité (Iablotchkov invente en 1876 la première lampe à arc d’usage courant), la mécanique, le pétrole (Le savant Nikolaus Otto invente le premier moteur à essence à 4 temps de combustion interne. Les frères Nobel, après avoir installé des raffineries de pétrole à Bakou, lancent un navire pétrolier qui établit une liaison en mer Caspienne entre Astrakan et Bakou) et la chimie. En attendant, en 1876, le charbon, le textile ou encore la machine à vapeur semblent avoir toujours de beaux jours devant eux. Parallèlement, la sidérurgie et le chemin de fer (nationalisés cette année-là en Prusse) restent des secteurs dynamiques et en expansion.
Pour preuve, quelques lignes ferroviaires inaugurées en 1876 : New York-San Francisco aux Etats-Unis, Strasbourg-Lauterbourg ou encore Nantes-La Roche-sur-Yon par Challans (achevée) en France, Winterthour-Glattfelden ou Olten-Soleure-Busswil en Suisse, Shanghai-Wusong en Chine, Montréal-Saint-Jérôme au Canada etc.
Les transports continuent à leur rythme leur révolution : Le Français Charles Tellier traverse l'Atlantique avec un bateau frigorifique de sa conception destiné à ramener d’Amérique du Sud des carcasses de mouton congelées.
Deux innovations majeures (américianes) sont à évoquer pour terminer : Alexandre Graham Bell effectue le premier appel téléphonique à Boston avec l'aide de son assistant Thomas Watson. Et John Zachos dépose le brevet du sténotype à New-York. Ces innovations montrent qu'on est en train de changer d'ère...

Economiquement mais aussi philosophiquement et politiquement, l’année 1876 est au cœur du « siècle libéral » : Cette idéologie qui triomphe dans de nombreux pays à l’époque repose sur un certain nombre de principes : Des Droits naturels inaliénables de la personne (liberté, sûreté, propriété),  un Etat dont la finalité est de protéger ces Droits, (etat gendarme) des pouvoirs séparés et la démocratie (représentative, voire élitiste), meilleur garant -ou pire garant à l’exception de tous les autres, cf. Churchill !-, que l’Etat ne viole pas les droits qu’il est justement chargé de protéger, l’existence d’un ordre social spontané -fruit de l’interaction entre des personnes libres- plus harmonieux, plus stable, plus prospère que les ordres construits et enfin l’économie de marché (et sa "main invisible"), conséquence des droits naturels de la personne, et dont le bon fonctionnement est l’une des facettes de cet ordre spontané.

Extrait : Le Steam-Libéralisme

C'est enfin le XIXème siècle. Les nouvelles technologies (acier, vapeur, électricité, chimie, télégraphe) envahissent le quotidien de Jules Verne et de ses contemporains.

Des start-up, des fonderies du Creusot aux filatures de la banlieue de Londres, bouleversent les modes de travail pour le meilleur et pour le pire. La production explose. Elle permet de nourrir et d'habiller de plus en plus de gens qui en profitent pour ne pas mourir. Pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, une partie non négligeable de la population échappe à la misère noire.
Sur le plan artistique et littéraire, la liberté d’expression devient la norme ou en tout cas l’objectif et les moyens technologiques permettant de diffuser les œuvres se perfectionnent.

Pour les libéraux, le XIX siècle est paradoxal. Leurs idées sont incontestablement la locomotive de ce monde nouveau, mais elles sont aussi contrées par deux nouveaux adversaires, le socialisme et le conservatisme bourgeois, et un vieil adversaire, le conservatisme Ancien Régime.
Sur les plans des mœurs, on découvre que la liberté individuelle n’est pas uniquement une source de bonheur, mais aussi d’angoisses. L’apprentissage de la liberté individuelle vient de commencer, elle n’est pas encore terminée.

Les libéraux se retrouvent ainsi coincés entre trois adversaires : les nostalgiques de l’Ancien Régime, les conservateurs bourgeois et les socialistes. Les intérêts de ces trois adversaires sont antagonistes, et ils deviennent tour à tour les alliés de circonstances des libéraux mais ces derniers sont les seuls à promouvoir toutes les facettes des Droits de l’Homme et pas seulement certains types de libertés
(…)

Source : http://www.dantou.fr/histoire.htm


Le libéralisme politique en 1876 ?  Prenons quelques exemples européens…
La  Suisse voit l’entrée en vigueur d’une loi fédérale instituant le mariage civil. L’Espagne, deux ans après la restauration de la monarchie en la personne d'Alphonse XII, se dote d’une constitution. L’Italie inaugure l’alternance politique avec l’arrivée au pouvoir de la « gauche » sous la direction d’Agostino Depretis.
La France est quant à elle dans la tourmente, tiraillée qu’elle est entre la réaction cléricalo-monarchiste (Au début de l’année le Sénat se dote d’une majorité monarchiste, et au cours de l’année débute la construction de la basilique du Sacré-Cœur, qui ne sera achevée qu'en 1914, « pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes ainsi que les secours extraordinaires, qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France ») et la volonté d’ancrer la toute jeune IIIe République (les élections législatives de mars signent un véritable succès pour les républicains qui disposent de 360 députés contre 170 aux conservateurs. Jules Simon va bientôt former son gouvernement). Mais toujours est-il que le libéralisme enregistre dans l’Hexagone (auquel il a fallu soustraire en 1871 l’Alsace-Moselle) un certain succès.

Mais qu’en est-il de son concurrent socialiste (au sens large du terme) ?
Celui-ci demeure très éclaté et divisé (entre anarchistes et marxistes) : durant le VIIIe congrès  de l’AIT (26/27 octobre 1876 à Berne), César De Paepe et la section belge font de leur côté admettre le projet de convocation d'un congrès socialiste auquel assisteraient des représentants des organisations communistes, alors que les taliens ont décidé ,quant à eux, de passer à l'action en utilisant la tactique du « fait insurrectionnel ».
De même, le mouvement socialiste est victime dans de nombreux états, même ceux se réclamant de la démocratie et du libéralisme,  d’une plus ou moins féroce répression (ainsi se tient à Bologne le procès des chefs « internationalistes » d'organisations ouvrières et anarchistes, qui seront d’ailleurs tous acquittés). Toujours est-il qu’il tente de s’implanter : Cinq ans après la Commune de paris, Léo Fränkel, ancien commissaire de celle-ci, rentre en Hongrie pour constituer un parti socialiste. En France se tient un Congrès ouvrier.

Aux Etats-Unis, trois faits marquent l’année 1876 : Les « guerres indiennes » occupent le pouvoir et l’armée une grande partie de l’année. En janvier, Le gouvernement des États-Unis ordonne le déplacement de tous les Amérindiens dans des réserves. Ces derniers décident alors de relever la tête. Ainsi en est-il des Chiricahuas, exilés de force de leur foyer traditionnel dans l’Arizona vers la réserve de San Carlos au Nouveau-Mexique. Geronimo prend la tête de la révolte de ces Apaches de San Carlos. Et les Sioux parqués dans les réserves du Dakota et fuyant les risques de famine partent vers le nord pour rejoindre les camps des rebelles conduits par Sitting Bull et Crazy Horse. Aidés par les Cheyennes et leur chef Two Moon, les Sioux repoussent l’armée américaine à Rosebud Creek et déciment même les troupes du 7e de Cavalerie emmenées par le général George Armstrong Custer à Little Big Horn. Cela n'empêchera pas les Blancs, avides d'or, de continuer à envahir le territoire indien. Ces guerres indiennes s'achèveront avec la défaite des Apaches de Geronimo, dix ans plus tard.
Le 1er août, le Colorado devient le trente-huitième état de l'Union américaine.
En novembre, l'élection présidentielle américaine voit, à une voix de grand électeur près, et après un contentieux très important, qui faillit mener à l'impasse constitutionnelle, le républicain Rutherford Hayes l’emporter contre le démocrate Samuel Tilden, qui avait pourtant obtenu la majorité absolue des voix des citoyens (Les Républicains obtiennent également aux élections une majorité à la Chambre des députés).

Dernier point : Hygiénisme et contrôle philanthropique de la société fonctionnent à plein régime en ce dernier tiers du XIXème siècle : « L’Asile Départemental d’Aliénés de Bron » ouvre ses portes au Vinatier en 1876. Environ 1 000 individus, hommes et femmes, y sont transférés. A Genève, se tient un Congrès international sur la prostitution. Enfin un pasteur suisse, Hermann Walter Bion, emmène plus de 60 enfants du quartier défavorisé de Zurich à la campagne pour leur faire passer deux semaines au grand air. Un peu partout, on suivra son exemple et c’est ainsi que se développeront les colonies de vacances…

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui les enfants...

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Commentaires
E
merci surtout à Wikipedia !
L
la vache c'est impressionnant un vrai puit de science le maitre yann!!!<br /> En tout cas très intéressant! Merci
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